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Combien vaut mon entreprise ? Ou celle que je voudrais acheter ? C’est une question que presque tous les chefs d’entreprise se posent.

On aimerait que les choses soient claires comme pour une voiture ou un appartement mais le marché des entreprises est beaucoup moins lisible et les prix de vente sont rarement communiqués, car la diversité des business models rend la mise en place d’un prix standard complexe.

De fait, si vous avez l’habitude de jeter un œil sur les sites de vente d’entreprises, on voit souvent des valorisations très élevées. Est-ce que ces valorisations sont surévaluées ? Pas forcément !

Un prix est correct à partir du moment où il y a un acheteur prêt à le payer. Ce dernier va accepter un prix en fonction de critères qui lui sont propres :

  • Sa capacité à développer ou à maintenir le chiffre d’affaires et la rentabilité
  • Les synergies qu’il peut générer avec d’autres entreprises de son réseau d’influence
  • La capacité de l’entreprise à rembourser les échéances d’un éventuel emprunt

L’acheteur a une approche très rationnelle du prix d’une entreprise. A l’inverse, le vendeur qui s’est investi dans son entreprise sans compter ses heures pendant plusieurs années a une relation très affective à cette dernière. Il est donc important d’essayer de se rattacher à des critères objectifs pour pouvoir défendre son prix de vente.

Je vous partage ici quelques éléments de méthode.

 

Les méthodes de valorisation :

Elles vont servir de base pour définir la valorisation de l’entreprise parmi elles :

  • la méthode dite des « DCF » pour discounted cash-flow
  • celle de l’actif net réévalué
  • et enfin la favorite dans le monde des TPE/ PME : celles des multiples !

La méthode des DCF ou flux de trésorerie futurs :

Cette approche se base sur le principe que la valeur de l’entreprise est égale à la valeur actualisée de ses flux économiques futurs. Pour pouvoir calculer la valeur d’entreprise par les DCF, il convient donc de réaliser un prévisionnel d’activité de l’entreprise sur plusieurs années et de savoir actualiser des flux.​

Pour la mettre en œuvre, il est préférable de faire appel à un expert financier qui aura accès à des données de marché et pourra vous calculer le WACC nécessaire pour actualiser vos flux financiers.

Dans la mesure où cette méthode repose sur des flux futurs, il conviendra d’avoir des éléments de réassurance pour convaincre l’acheteur de la qualité des hypothèses de chiffre d’affaires et de charges :​

  • Appels d’offre remportés et chiffre d’affaires déjà validé pour les années à venir​
  • Nombre de clients chez lesquels la société est référencée​
  • Démarches mises en œuvre pour s’assurer de la qualité du chiffre d’affaires pour les années à venir​
  • Adéquation entre l’évolution de la structure de coûts et la hausse du chiffre d’affaires
  • Réalisme du plan d’investissement sur les années à venir

Cette méthode est particulièrement bien adaptée aux sociétés en croissance dans lesquelles on achète un potentiel futur.

L’actif net réévalué :

Cette méthode consiste à réévaluer les actifs et les passifs de l’entreprise à leur valeur de marché et à corriger la valeur des fonds propres des plus et moins-values identifiées.​

Elle est utile dans le cadre de sociétés ayant des activités de holding ou des biens immobiliers par exemple.​

Dans le cadre d’une société ayant une activité « classique » de production de bien ou de services, cette méthode est peu utilisée.

La méthode des multiples :

Cette méthode a la préférence des dirigeants de TPE/ PME car elle est relativement simple dans sa mise en œuvre.

Elle consiste à estimer la valeur de l’entreprise sur la base d’un indicateur de performance (Chiffre d’affaires, marge commerciale, EBE, …) et à lui appliquer le multiple habituellement constaté sur les cessions d’entreprises du même secteur.​

Pour certains secteurs dans lesquels les business models sont assez similaires et la rentabilité assez stable d’un établissement à l’autre on va raisonner sur un multiple de chiffre d’affaires.

Sur des secteurs dans lesquels il y a moins d’homogénéité d’une entreprise à l’autre, on va souvent raisonner sur la base d’un multiple de marge : l’excédent brut d’exploitation.

Cette méthode est particulièrement bien adaptée aux entreprises matures qui ont atteint un palier de chiffre d’affaires.

En revanche, cette méthode du multiple de marge ne conviendra pas à une entreprise en pleine croissance dont les coûts fixes sont proportionnellement plus élevés par rapport au chiffre d’affaires.

C’est pour cela que les startups ont rarement recours à ces méthodes dans le cadre d’une levée de fonds !

En pratique : Pour savoir trouver le bon multiple pour votre entreprise, n’hésitez pas à interroger des confrères qui ont vendu ou acheté une entreprise, les professionnels du chiffre (expert-comptable, banquiers, CCI, intermédiaires en transactions…) pour connaître les pratiques dans votre secteur et appliquez les à vos comptes.

Attention si vous utilisez un multiple de marge, vous devez prendre en considération une rémunération normative pour le dirigeant et la corriger si elle est trop faible ou trop importante.

Des valeurs à LA valeur :

Faire la synthèse :

Une fois que l’on a choisi les méthodes de valorisation de l’entreprise et que l’on a fait nos calculs, il va falloir arrêter la valeur de l’entreprise.

Cette valeur n’est pas la moyenne des valeurs obtenues par les différentes méthodes de valorisation.

Ces dernières vont donner une base de réflexion : la valeur est comprise entre X et Y. A vous de voir de quelle borne vous souhaitez le plus vous rapprocher.

Avez-vous des éléments de nature à soutenir une valeur haute ?

  • Une marque forte et notoriété élevée
  • Des contrats récurrents qui donnent à l’acheteur certaines garanties quant à l’évolution de l’activité
  • Un savoir-faire rare et très valorisé
  • Une équipe en place et qui permettra de faciliter la transition pour les clients et partenaires
  • Des comptes de réseaux sociaux très développés qui vous assurent des flux de clients réguliers

De la valeur d’entreprise à la valeur des titres :

Ce travail va vous permettre de définir la valeur de l’entreprise mais ce n’est pas le montant que l’acheteur va débourser pour acquérir les titres de la société. Il y a une différence entre ces deux montants.

La différence, c’est la dette nette qui se calcule de la façon suivante : dette financière – trésorerie. ​

Exemple pour une société ABC : Au moment de la cession, la société a des emprunts bancaires de 875 K€ et une trésorerie de 492 K€​.

La dette nette est de 383 K€. La valeur des titres de la société sera égale à la valeur de l’entreprise minorée de ce montant. Si le dirigeant estime que la valeur de son entreprise est de 1M€, l’acheteur devra débourser : 617 K€ pour en acheter les titres.

A l’inverse en l’absence de dettes, le montant de la trésorerie va venir s’ajouter à la valeur de l’entreprise.

C’est ce prix que le vendeur va présenter à l’acheteur et sur lequel les deux vont devoir s’accorder !

Une valeur : Et après ?

Une fois le prix proposé à l’acheteur, une négociation va démarrer entre vendeur et acheteur. Si le vendeur souhaite valoriser au maximum son travail, l’acheteur va avoir plus de réticence à accepter un prix élevé et ce n’est pas seulement pour le plaisir de la négociation.

En effet, l’acheteur d’une entreprise raisonne d’abord comme un investisseur car il prend un risque financier important. Dans la plupart des cas, l’achat d’une entreprise requiert de faire appel à un emprunt bancaire qu’il va falloir rembourser grâce à la trésorerie générée par l’entreprise.

Lorsque le repreneur est une personne physique le risque est encore plus grand car l’entreprise va devenir sa source de revenus.

Souvent la reprise va amener une perte de clientèle attachée à l’ancienne direction. Il doit donc avoir confiance dans sa capacité à retenir l’essentiel des clients mais aussi à en trouver de nouveaux, à maintenir ou à améliorer les marges… Bref il doit être convaincu du potentiel de votre entreprise et réduire son risque !

En tant que vendeur, comme en tant qu’acheteur, il est donc important de se faire accompagner pour toutes les étapes liées à la vente d’une entreprise : CCI, conseils en transmission, avocats et expert-comptable sont là pour cela. C’est aussi une étape au cours de laquelle la présence d’un cabinet comme le nôtre à vos côtés peut faire la différence.

Anne-Laure

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